IBANEZ: Peintre sculpteur de la Matheysine


Galerie d'oeuvres:


Robert IBANEZ est né en 1931 à La Motte d'Aveillans. Mineur et fils de mineur, il a connu une vie difficile, jalonnée par des épreuves et des souffrances. Son père décède lorsqu'il a 14 ans, il est obligé de rentrer aux Houillères. Il connaît des problèmes de santé. Ecarté de l'armée comme du travail, il se retrouve à 20 ans dans une situation précaire. L'homme ne se décourage pas: il croit en son étoile. Il est repris à la mine comme ouvrier déclassé. Et dans la difficulté et la douleur commence à germer une autre vie. Vint la rencontre, déterminante, avec Victor MIARD, le vieux professeur, qui l'initie et l'encourage en matière de peinture, de sculpture ou dans le domaine de la carte postale. A son tour, IBANEZ s'y engage avec passion.
Un artiste va naître, patiemment mais irrésistiblement. Il peint, dessine, sculpte. On l'a comparé au facteur CHEVAL. Mais lui, il ramasse du fer qu'il assemble et il crée les personnages réels de sa vie, sa mine de charbon. Il faut voir à cet égard "un cycliste", "un banc", "galerie de mine" ou des personnages imaginaires mais célèbres comme "Don Quichotte", "Les Dalton", "Clint Eastwood". L'art a sans doute sauvé IBANEZ de la monotonie, de la maladie, du désespoir. Sa révolte est sublimée en création, son tourment se transforme en formes et en figures, sa main projette des couleurs vives qui agrippent le regard.Il a exploré VAN GOGH et l'a célébré. On l'a rapproché de VLAMINCK, de SOUTINE qu'il admire profondément. Il y a sans nul doute de l'expressionnisme chez IBANEZ.
Il a dépeint sa montagne, sa Matheysine, de centaines de façons. "L'Obiou" revient souvent dans les tableaux, mais il a reflété aussi le monde dur et solidaire des mineurs à travers d'innombrables godasses.
Il y a une série de tableaux sur la mine d'anthracite qui s'échelonne sur des années et raconte l'histoire de cet enfer aimé: "Histoire d'une mine", "Germinal", "La Ste Barbe", "Le mineur qui pleure". Il est un témoin unique de sa ville, de sa région. Ce qui a disparu autour de lui perdure dans sa peinture pour l'éternité. Il est aussi visionnaire: il représente la condition de l'homme à venir. L'oeuvre contient aussi une critique sociale, lucide et sans concession d'un monde où pouvoir et argent dominent avec arrogance.
Le génial IBANEZ est resté modeste et accessible. Il communique avec tous: les grands et les petits de ce monde. Sa tendresse, il la réserve aux faibles.



Il faut voir sa série de peintures sur "Les oiseaux": il en a ramassé plusieurs, morts de froid, morts de faim, écrasés par les voitures, victimes comme lui de forces aveugles et indifférentes. Les oiseaux, IBANEZ les a transfigurés et immortalisés dans ses toiles, comme tout ce qu'il touche.
L'oeuvre du mineu matheysin s'est dispersée dans toute l'Europe,  au delà des mers, aux Etats-Unis et au Japon. Cela fait plus de 40 ans que cet homme crée en silence, loin de la foule et des honneurs. IBANEZ est un homme détaché, il est sur un nuage et il contemple avec le sourire la folie et la grandeur des hommes. La Matheysine avait une merveille "La Pierre Percée", elle a désormais un joyau vivant en la personne de Robert IBANEZ. Son oeuvre appartient au patrimoine matheysin. A quand un musée IBANEZ qui regrouperait toute cette oeuvre (près de 3000 pièces !), peintures, dessins, sculptures (en terre cuite, en bois et en métal), que tous les écoliers, collégiens et lycéens, matheysins et non-matheysins de passage pourraient découvrir, goûter et commenter?
Robert IBANEZ ne demande et ne doit rien à personne, il s'est fait lui même. Est-ce une raison pour ne pas se préoccuper de l'avenir de ses oeuvres? C'est même un devoir urgent!

Maurice DOLMADJIAN.

 

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